Ma main ramasse une poignée de sable brun,
Elle serre l’insaisissable qui s’échappe, grain après grain.

La terre a brûlée,
L’ancien s’en est allé,
Plus de traces, plus de chemin.
Juste, à perte de vue, une étendue sans fin.

Je pousse sur mon bâton,
Pour soulager mon genou et mes reins.
Je fixe mon regard vers l’est,
Par delà les poussières, une promesse,
Que je me suis faite, que je tiens.

Mon bras abat,
Le bois au sol, raisonne.
De concert avec la terre.

Et de toutes les craquelures se fend,
Un souffle, un chant, un vent.
Pas celui qui tempête ni celui qui sèche,
Mais celui qui nourrit et qui danse,
Un messager du changement.

En face de moi,
Au dessus de la dune orangée,
Se forme l’oiseau cendré,
Et dans son ombre,
Plus de mille bâtons,
A l’unisson,
Viennent à ma rencontre.

Embrassé par le mouvement,
Porté par la clameur des cœurs,
Et la douce chaleur de ces âmes sœurs,
Nous avançons.

Devant,
L’horizon s’illumine,
D’une blancheur divine,
Et plante ses rayons,
D’or et de diamants.

Plus rien ne sera comme avant.