J’ai perdu ma joie,
J’ai perdu ma voie.
A quel moment sur le chemin,
Ai-je pu me perdre à ce point ?

J’ai perdu mon chant,
J’ai perdu ma chance,
En errance dans l’oubli,
Je ne sais plus qui je suis.
A quel moment sur le chemin,
Ai-je pu me perdre à ce point ?

Alors, plutôt que de tourner en rond, à en perdre la raison,
Je monte sur la plus haute des collines,
Je grimpe sur la plus haute des cimes,
Pour voir où j’étais et où je suis ?
Pour voir si j’aperçois une issue, une sortie.
Malheureusement,
Je ne reconnais,
Rien.
Comme si,
Je n’étais pas d’ici.

Et soudain, s’abat la pluie,
Chassant la vue de l’horizon,
Grillageant le ciel de barreaux de prisons.

Il pleut si fort,
Que je suis trempé jusqu’aux os.

Puis, l’orage passe,
Je suis abattu, recroquevillé,
Le dos plaqué contre le tronc rincé d’un arbre.

Quand, redressant la tête, je vois,
Surgissant de la brume, un autre Moi.

Plus grand, plus vieux, plus sage,
Il sourit de me voir, les yeux pleins d’espoirs et de larmes de joie.
Il me dit tout bas :
« Si tu savais comme je t’ai cherché,
depuis tant d’années,
J’ai tellement douté,
Et te voilà,
Tu es là,
Devant moi.

Je suis venu t’apporter le secret,
De ce que tu es. »

Il prend ma main dans la sienne.
L’ouvre délicatement,
Et glisse entre mes doigts,
Un précieux parchemin.

Je le remercie puis le déplie.
A l’intérieur, il est écrit :
« Tu es … ici. »

J’ai relevé la tête et j’ai ri,
A cet instant j’ai su,
Que jamais je n’ai été perdu.